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  • Portrait de Patrice de Mac-Mahon (fr)
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  • L'avènement de la Troisième République confirme le triomphe de Michel-Marie Carquillat dans le domaine du portrait tissé. Il réalise notamment, en 1872, les portrait d'Adolphe Thiers (inv. MT 28362.5) et de Léon Gambetta. C'est l'occasion pour lui de collaborer à nouveau avec le dessinateur Marc-Laurent Bruyas, qui avait travaillé dès 1854-1855 au tableau allégorique À la Civilisation, exécuté pour le compte de la maison Verzier et Cie (inv. MT 25615), ou, pour le compte de Michel-Marie Carquillat lui-même, aux portraits de Napoléon III (inv. MT 25089.1) et d'Eugénie (inv. MT 25089.2) ainsi qu'au Portrait de la famille impériale réalisé en 1858 (inv. MT 24591.8). Les références du portrait républicain rompent avec celles des effigies impériales, inspirées par la peinture de Franz Xaver Winterhalter. C'est la photographie qui sert de modèle. Veuf de Geneviève Pernollet, Carquillat épouse au mois d'août 1873 Marie-Françoise Bertet. Il est âgé de soixante-dix ans, elle, de vingt-cinq, mais la jeune femme est fière de porter un nom aussi célèbre. L'atelier de Carquillat fait partie des étapes indispensables dans les visites officielles de la ville de Lyon. Le Figaro du 9 septembre 1876, par exemple, rapporte la venue dans la ville du président de la République, le maréchal Patrice de Mac-Mahon, durant laquelle il se rend chez Carquillat, « vieux tisseur savoisien, le doyen du métier, qui a la spécialité de faire à la trame les portraits de tous les souverains qui sont passés à Lyon. » Carquillat offre alors à Mac-Mahon son portrait, réalisé en 1874 pour le compte de la maison Tapissier fils et Debry sur une mise en carte de Mésonniat et Baudin. Le Journal de Guignol illustré n° 31, en date du 16 septembre 1876, donne une version pittoresque de la visite, accompagnée d'une caricature de Mac-Mahon contemplant son effigie tissée : « Velà donc que le parsident que s'amène à l'ateyer du temps que je n'étais déjà sus ma banquette après faire aller mon méquier. Le pepa Carquillat, que n'esse un malin dans la canuserie et que n'est pas cancorne pour tramer des façonnés, lui z'a t'offert son prope potrait, que nous n'avions chenusement tissé et qu'arresemblait au marechal comme deux gouttes de Beaujolais, même qu'y lui manquair pas une seule décollation. Quant z'à moi, je n'ai montré z'au parsident comment qu'on s'y prenait pour sigroler le battant et passer la navette. Y n'a ben vu, par mon ézemple, que, pour faire de la bonne ovrage, y faut de bons ovriers, que soyent d'aplomb et qu'ayent autant d'aime que de conscience. Aussi, ben sûr, lui que n'esse dans l'impolitique, y prendra pas de vbousilleurs comme les Buffet et les Broguelie que petafinaient attenant tout ça qui leur z'était confié. Y lui faut, pour ovriers-menistres, de gones republicains que sachent faire de pièces tant bien ordies et tordues, avé de chaînes si bonnes et de remises si propes, qu'y gn'ait pus qu'à passer la navette, sans avoir peur de crapauds, de pas faillis, d'zarbalètes ni de groupures. » La métaphore du bon gouvernement comparé au portrait tissé du président que développe le personnage de Guignol dans ce texte est instructive : l'image politique diffusée par Carquillat est devenue tellement populaire qu'elle incarne le pouvoir lui-même, au même titre qu'une icône. Avec le portrait de Mac-Mahon, Carquillat offre avec elle une imitation très aboutie de la photographie. Le tisseur se juge alors en position de solliciter l'avancement d'un fonctionnaire et la nomination d'un second. Cette double requête est favorablement accueillie, comme en témoigne une lettre du colonel Robert, chef du cabinet du président en date du 17 mai 1878 : « Monsieur, vous avez recommandé au maréchal, président de la République, lors de son voyage à Lyon, M[onsieu]r Basset, commis principal à Sathonay, qui sollicite le grade de receveur, et M[onsieu]r Dorel, commis principal aux Rousses, qui désire succéder à M[onsieu]r Basset. Je suis heureux de vous informer que M[onsieu]r le directeur des contributions indirectes vient de donner satisfaction à ces deux agents en accordant au premier l'emploi de receveur à S[aint]-Bonnet (Loire) et en appelant le second au poste de Sathonay. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération très distinguée, le colonel chef du cabinet, Robert » (Archives du musée des Tissus). L'autre chef-d'œuvre de Carquillat, en terme d'imitation de la photographie, sera le Portrait de Charles Frederick Worth, tissé en deux versions pour le compte de la maison Tassinari, Chatel et Viennois (inv. MT 28347 et MT 2013.1.2). Maximilien Durand (fr)
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  • L'avènement de la Troisième République confirme le triomphe de Michel-Marie Carquillat dans le domaine du portrait tissé. Il réalise notamment, en 1872, les portrait d'Adolphe Thiers (inv. MT 28362.5) et de Léon Gambetta. C'est l'occasion pour lui de collaborer à nouveau avec le dessinateur Marc-Laurent Bruyas, qui avait travaillé dès 1854-1855 au tableau allégorique À la Civilisation, exécuté pour le compte de la maison Verzier et Cie (inv. MT 25615), ou, pour le compte de Michel-Marie Carquillat lui-même, aux portraits de Napoléon III (inv. MT 25089.1) et d'Eugénie (inv. MT 25089.2) ainsi qu'au Portrait de la famille impériale réalisé en 1858 (inv. MT 24591.8). Les références du portrait républicain rompent avec celles des effigies impériales, inspirées par la peinture de Franz Xaver Winterhalter. C'est la photographie qui sert de modèle. Veuf de Geneviève Pernollet, Carquillat épouse au mois d'août 1873 Marie-Françoise Bertet. Il est âgé de soixante-dix ans, elle, de vingt-cinq, mais la jeune femme est fière de porter un nom aussi célèbre. L'atelier de Carquillat fait partie des étapes indispensables dans les visites officielles de la ville de Lyon. Le Figaro du 9 septembre 1876, par exemple, rapporte la venue dans la ville du président de la République, le maréchal Patrice de Mac-Mahon, durant laquelle il se rend chez Carquillat, « vieux tisseur savoisien, le doyen du métier, qui a la spécialité de faire à la trame les portraits de tous les souverains qui sont passés à Lyon. » Carquillat offre alors à Mac-Mahon son portrait, réalisé en 1874 pour le compte de la maison Tapissier fils et Debry sur une mise en carte de Mésonniat et Baudin. Le Journal de Guignol illustré n° 31, en date du 16 septembre 1876, donne une version pittoresque de la visite, accompagnée d'une caricature de Mac-Mahon contemplant son effigie tissée : « Velà donc que le parsident que s'amène à l'ateyer du temps que je n'étais déjà sus ma banquette après faire aller mon méquier. Le pepa Carquillat, que n'esse un malin dans la canuserie et que n'est pas cancorne pour tramer des façonnés, lui z'a t'offert son prope potrait, que nous n'avions chenusement tissé et qu'arresemblait au marechal comme deux gouttes de Beaujolais, même qu'y lui manquair pas une seule décollation. Quant z'à moi, je n'ai montré z'au parsident comment qu'on s'y prenait pour sigroler le battant et passer la navette. Y n'a ben vu, par mon ézemple, que, pour faire de la bonne ovrage, y faut de bons ovriers, que soyent d'aplomb et qu'ayent autant d'aime que de conscience. Aussi, ben sûr, lui que n'esse dans l'impolitique, y prendra pas de vbousilleurs comme les Buffet et les Broguelie que petafinaient attenant tout ça qui leur z'était confié. Y lui faut, pour ovriers-menistres, de gones republicains que sachent faire de pièces tant bien ordies et tordues, avé de chaînes si bonnes et de remises si propes, qu'y gn'ait pus qu'à passer la navette, sans avoir peur de crapauds, de pas faillis, d'zarbalètes ni de groupures. » La métaphore du bon gouvernement comparé au portrait tissé du président que développe le personnage de Guignol dans ce texte est instructive : l'image politique diffusée par Carquillat est devenue tellement populaire qu'elle incarne le pouvoir lui-même, au même titre qu'une icône. Avec le portrait de Mac-Mahon, Carquillat offre avec elle une imitation très aboutie de la photographie. Le tisseur se juge alors en position de solliciter l'avancement d'un fonctionnaire et la nomination d'un second. Cette double requête est favorablement accueillie, comme en témoigne une lettre du colonel Robert, chef du cabinet du président en date du 17 mai 1878 : « Monsieur, vous avez recommandé au maréchal, président de la République, lors de son voyage à Lyon, M[onsieu]r Basset, commis principal à Sathonay, qui sollicite le grade de receveur, et M[onsieu]r Dorel, commis principal aux Rousses, qui désire succéder à M[onsieu]r Basset. Je suis heureux de vous informer que M[onsieu]r le directeur des contributions indirectes vient de donner satisfaction à ces deux agents en accordant au premier l'emploi de receveur à S[aint]-Bonnet (Loire) et en appelant le second au poste de Sathonay. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération très distinguée, le colonel chef du cabinet, Robert » (Archives du musée des Tissus). L'autre chef-d'œuvre de Carquillat, en terme d'imitation de la photographie, sera le Portrait de Charles Frederick Worth, tissé en deux versions pour le compte de la maison Tassinari, Chatel et Viennois (inv. MT 28347 et MT 2013.1.2). Maximilien Durand (fr)
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