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  • Fragment de rideau de cérémonie (fr)
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  • L’émirat de Grenade est établi au sud de la péninsule ibérique entre 1237 et 1492. Il est le dernier état musulman de l’Andalousie, fondé par Mohammed ben Nasr, au moment où plusieurs états chrétiens d’Espagne entrent en coalition et s’engagent dans la Reconquista des territoires sous domination Almohade, prenant successivement Cordoue en 1236, Valence en 1238 et Séville en 1248. Ces victoires ont fait du roi chrétien Ferdinand III de Castille et de Léon le monarque de la préfiguration de l’unité espagnole puisqu’il soumit également le jeune émirat nasride par un pacte de vassalité garantissant la paix en échange d’un tribut payable en or et soieries précieuses. Cela explique notamment les nombreuses représentations de soieries hispano-mauresques dans des contextes chrétiens jusqu’au XVIe siècle, utilisées soit comme élément de décor mural, comme dans le tableau de Ponce Pilate se lavant les mains de Rodrigo et Francisco Osana, soit comme vêtement d’apparat dans la Sainte Catherine de Yañez de la Almedina, par exemple, deux tableaux datant du début du XVIe siècle et conservés au musée du Prado (inv. P06898 et P2902). Pendant près de trois siècles, Grenade est le centre d’un développement artistique d’un grand raffinement. L’Alhambra se construit et se transforme au rythme où se succèdent les monarques. D’une résidence fortifiée, le Palais des Nasrides devient un prestigieux témoignage de la présence maure en Espagne, l’un des rares qui fut épargné par les rois catholiques après l’achèvement de la Reconquista. La tradition textile nasride, compte tenu des pièces qui sont parvenues jusqu’à nous, offre des principes d’organisation caractéristiques, répondant aux arts décoratifs et aux décors d’architecture, des carreaux de céramique, des stucs et des boiseries. L’Alhambra Silk, conservée à l’Hispanic Society of America et deux tentures du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 9.22 et inv. 52.20.14) offrent les exemples les plus complets de cette production. Le décor est organisé en bandes horizontales de différentes hauteurs constituées de figures géométriques entrelacées pouvant alterner avec des cartouches portant des inscriptions. La pièce de rideau de cérémonie ici présentée montre un décor conçu à la manière d’un panneau divisé en trois parties. Le champ principal au fond rouge élimé est traversé par deux bandeaux en parties supérieure et inférieure. Le décor couvrant s’organise autour des deux formes existantes d’octogramme ou étoile à huit banches. Les pointes de la première en jaune dessinent les points d’intersection de deux carrés croisés. La seconde plus petite, figurée en rouge est, à proprement parler, un octogone étoilé dont les sommets sont contenus dans un cercle. Chacune de ces formes de base est complétée par un décor géométrique d’entrelacs construit selon quatre axes de symétrie à angles égaux qui découpent les motifs en huit parties équivalentes. Dans le premier cas, une rosace à huit pétales prend place dans un hexadécagone en forme de « X », dans le second cas, un quatrefeuilles s’inscrit dans un losange carré. Ces deux motifs alternés dans les quatre directions sont reliés entre eux par un réseau de lignes dessinant des octogones réguliers autour du premier motif. Les deux bandeaux présentent un même décor de lignes mais leur nombre n’est pas équivalent. Le décor le plus complet se situe en partie supérieure. Il est composé de deux lignes de merlons à degrés rouges et verts encadrant un ruban composé de pseudo-cartouches ornemanés bleu sur fond jaune alternant avec des octogrammes, de même couleur, contenus dans des cercles. Cette bande est elle-même bordée par deux fines tresses simples rouges soulignant le large bandeau épigraphe en kufique noué sur lequel se déploie et se répète le mot « bonheur ». Enfin, la pièce est bordée en partie inférieure d’une ligne de rinceaux stylisés en forme de spires. Ce décor très coloré est obtenu par cinq couleurs de fils que l’on retrouve régulièrement sur les autres œuvres réalisées à Grenade, à savoir le rouge coquelicot, le vert sapin, le bleu marine, le blanc et le jaune d’or. Il est difficile de dater précisément ces pièces. Elles présentent toutes en effet une très grande constance stylistique. Néanmoins, on sait que l’usage des filés dorés est remplacé par les fils de soie jaune d’or à la fin du XIVe et au début du XVe siècle dans les productions nasrides. À ce titre, le musée des Tissus conserve quelques exemples de cette précieuse production mêlant soie et filé de baudruche doré ayant pour décor un vaste champ étoilé traversé par un décor de bandes mais avec quelques variantes. On trouve par exemple l’usage de graphies différentes, comme dans un lampas (inv. MT 26005) où s’épanouit une écriture cursive, appelée naskhi. Et on découvre aussi que le décor de bandes peut être dénué d’inscription et remplacé, comme sur le lampas utilisé dans la confection d’une tunique de courtisan (inv. MT 29686) par un motif, se répétant en miroir, d’ oiseau saisissant un serpent dans un cadre naturel stylisé. Claire Berthommier (fr)
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  • L’émirat de Grenade est établi au sud de la péninsule ibérique entre 1237 et 1492. Il est le dernier état musulman de l’Andalousie, fondé par Mohammed ben Nasr, au moment où plusieurs états chrétiens d’Espagne entrent en coalition et s’engagent dans la Reconquista des territoires sous domination Almohade, prenant successivement Cordoue en 1236, Valence en 1238 et Séville en 1248. Ces victoires ont fait du roi chrétien Ferdinand III de Castille et de Léon le monarque de la préfiguration de l’unité espagnole puisqu’il soumit également le jeune émirat nasride par un pacte de vassalité garantissant la paix en échange d’un tribut payable en or et soieries précieuses. Cela explique notamment les nombreuses représentations de soieries hispano-mauresques dans des contextes chrétiens jusqu’au XVIe siècle, utilisées soit comme élément de décor mural, comme dans le tableau de Ponce Pilate se lavant les mains de Rodrigo et Francisco Osana, soit comme vêtement d’apparat dans la Sainte Catherine de Yañez de la Almedina, par exemple, deux tableaux datant du début du XVIe siècle et conservés au musée du Prado (inv. P06898 et P2902). Pendant près de trois siècles, Grenade est le centre d’un développement artistique d’un grand raffinement. L’Alhambra se construit et se transforme au rythme où se succèdent les monarques. D’une résidence fortifiée, le Palais des Nasrides devient un prestigieux témoignage de la présence maure en Espagne, l’un des rares qui fut épargné par les rois catholiques après l’achèvement de la Reconquista. La tradition textile nasride, compte tenu des pièces qui sont parvenues jusqu’à nous, offre des principes d’organisation caractéristiques, répondant aux arts décoratifs et aux décors d’architecture, des carreaux de céramique, des stucs et des boiseries. L’Alhambra Silk, conservée à l’Hispanic Society of America et deux tentures du Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 9.22 et inv. 52.20.14) offrent les exemples les plus complets de cette production. Le décor est organisé en bandes horizontales de différentes hauteurs constituées de figures géométriques entrelacées pouvant alterner avec des cartouches portant des inscriptions. La pièce de rideau de cérémonie ici présentée montre un décor conçu à la manière d’un panneau divisé en trois parties. Le champ principal au fond rouge élimé est traversé par deux bandeaux en parties supérieure et inférieure. Le décor couvrant s’organise autour des deux formes existantes d’octogramme ou étoile à huit banches. Les pointes de la première en jaune dessinent les points d’intersection de deux carrés croisés. La seconde plus petite, figurée en rouge est, à proprement parler, un octogone étoilé dont les sommets sont contenus dans un cercle. Chacune de ces formes de base est complétée par un décor géométrique d’entrelacs construit selon quatre axes de symétrie à angles égaux qui découpent les motifs en huit parties équivalentes. Dans le premier cas, une rosace à huit pétales prend place dans un hexadécagone en forme de « X », dans le second cas, un quatrefeuilles s’inscrit dans un losange carré. Ces deux motifs alternés dans les quatre directions sont reliés entre eux par un réseau de lignes dessinant des octogones réguliers autour du premier motif. Les deux bandeaux présentent un même décor de lignes mais leur nombre n’est pas équivalent. Le décor le plus complet se situe en partie supérieure. Il est composé de deux lignes de merlons à degrés rouges et verts encadrant un ruban composé de pseudo-cartouches ornemanés bleu sur fond jaune alternant avec des octogrammes, de même couleur, contenus dans des cercles. Cette bande est elle-même bordée par deux fines tresses simples rouges soulignant le large bandeau épigraphe en kufique noué sur lequel se déploie et se répète le mot « bonheur ». Enfin, la pièce est bordée en partie inférieure d’une ligne de rinceaux stylisés en forme de spires. Ce décor très coloré est obtenu par cinq couleurs de fils que l’on retrouve régulièrement sur les autres œuvres réalisées à Grenade, à savoir le rouge coquelicot, le vert sapin, le bleu marine, le blanc et le jaune d’or. Il est difficile de dater précisément ces pièces. Elles présentent toutes en effet une très grande constance stylistique. Néanmoins, on sait que l’usage des filés dorés est remplacé par les fils de soie jaune d’or à la fin du XIVe et au début du XVe siècle dans les productions nasrides. À ce titre, le musée des Tissus conserve quelques exemples de cette précieuse production mêlant soie et filé de baudruche doré ayant pour décor un vaste champ étoilé traversé par un décor de bandes mais avec quelques variantes. On trouve par exemple l’usage de graphies différentes, comme dans un lampas (inv. MT 26005) où s’épanouit une écriture cursive, appelée naskhi. Et on découvre aussi que le décor de bandes peut être dénué d’inscription et remplacé, comme sur le lampas utilisé dans la confection d’une tunique de courtisan (inv. MT 29686) par un motif, se répétant en miroir, d’ oiseau saisissant un serpent dans un cadre naturel stylisé. Claire Berthommier (fr)
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