| P3 has note
| - Les fragments appartenaient à une soierie découpée en bandes. Leurs bords repliés conservent des piqûres d’aiguille. Les bandes étaient appliquées sur une luxueuse chemise, dont le musée du Louvre possède des fragments, encore garnis de vestiges de soie (Inv. E 29381). Ils étaient identifiés comme provenant de la tombe B 127, découverte durant la campagne de 1897. En 1898, Albert Gayet expose au musée Guimet une « Isis (?), bronze », mise au jour dans la même sépulture, parmi les figurines et objets récoltés au cours de fouilles antérieures et présentés dans la treizième vitrine de l’exposition consacrée au produit de la campagne de l’année.
Le décor de la soierie, vert et ivoire sur fond ocre, faisait alterner des registres de médaillons disposés en quinconce. Dans le premier registre, les médaillons enferment une double palmette, évoquant une paire d’ailes, d’où surgit un avant-corps de félin tourné vers la droite, portant un collier à pendentif en forme de grosse perle. Au registre suivant, deux feuilles d’acanthe, adossées, donnent naissance à une tigelle qui supporte un fleuron stylisé. Au troisième registre, les motifs du premier sont répétés mais les félins sont tournés vers la gauche.
Une aquarelle de Jules-Paul Gérard, conservée au musée du Louvre, reproduit un fragment de cette soierie. Comme bon nombre des étoffes façonnées découvertes à Antinoé, le samit a été attribué à la Perse sassanide. Cette attribution, qui repose uniquement sur des critères iconographiques, doit probablement être revue au regard des éléments techniques qui caractérisent la plupart des soieries d’Antinoé, qu’elles soient bicolores et fortement dépendantes des modèles de l’Antiquité tardive (inv. MT 26812.5) ou du répertoire décoratif byzantin (inv. MT 26812.33 et MT 26812.27), ou tissées avec trois lats ou plus – généralement quatre ou cinq, dont certains lattés ou interrompus – et inspirées par l’art oriental (inv. MT 26812.8, MT 40310 et MT 40311 ; MT 26812.9 ; MT 26812.3 ; MT 40316 ;MT 40315 ; MT 26812.18 ; MT 26812.12 ; MT 26812.15 par exemple). Cette homogénéité technique désigne, en effet, une tradition méditerranéenne, et probablement des ateliers installés dans la ville même d’Antinoé, actifs entre le milieu du Ve siècle et les premières décennies du VIIe siècle.
Maximilien Durand (fr)
|
![[RDF Data]](/fct/images/sw-rdf-blue.png)
![[cxml]](/fct/images/cxml_doc.png)
![[csv]](/fct/images/csv_doc.png)
![[text]](/fct/images/ntriples_doc.png)
![[turtle]](/fct/images/n3turtle_doc.png)
![[ld+json]](/fct/images/jsonld_doc.png)
![[rdf+json]](/fct/images/json_doc.png)
![[rdf+xml]](/fct/images/xml_doc.png)
![[atom+xml]](/fct/images/atom_doc.png)
![[html]](/fct/images/html_doc.png)